Jeremy Rozen

Réalisateur

©2013 Jeremy Rozen

TINTIN voyageur du siècle
DIFFUSION : ARTE, 2001
90 minutes – 4/3




De la Chine aux sommets des Andes, en passant par la Lune, Tintin aura été le plus voyageur du XXème siècle. Des générations de lecteurs ont découvert le monde à travers ses aventures. Nous sommes repartis sur ses traces, avec l'envie de vivre vraiment ce qu'Hergé avait dessiné pour nous faire rêver. A Shanghai, en Ecosse, au Pérou, au Zaïre, au Tibet et même en Syldavie, royaume imaginaire des Balkans, leurs reportages ne cessent de croiser la route du petit globe-trotter. Chez Hergé, la réalité est toujours au rendez-vous de la fiction.

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Un film de Claude Haïm
co-réalisateurs : Jérémy Rozen / Olivier Volcovici / Marc Bissot / Régis Fourrer
Commentaires : Pierre Tchernia
Tournage : Egypte / Israël / Jordanie / Territoires Palestiniens
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http://archives.arte-tv.com/2001
Making Of du documentaire "Tintin, le voyageur du siècle"
Jeremy Rozen au Moyen Orient

Le désert n’a pas changé. A croire qu’il peut vaincre la civilisation. Seul Tintin en a réchappé. Et s’il avait du mal à trouver de l’eau en chemin, il faut dire que nous, nous hésitions à sortir de la voiture climatisée. Pas d’ombre à l’horizon, mais ne nous plaignons pas d’approcher ces chameaux de caravannes et ses bédouins adaptés à la vie moderne. Parce que si le téléphone portable et l’internet frappent aux portes du désert, depuis que le reporter du Petit XXème est passé par là seuls les jeeps ont véritablement changé. Les 4x4 Toyota ne manquent pas d’essence et sont rarement rouges.
La Mer Rouge quant à elle, si elle est désormais bordée d’hôtels luxueux, les montagnes qui l’entourent et qui lui confèrent sa couleur, semblent garantir sa sauvegarde.
De même le site de Pétra, si l’on oublie les centaines d’autobus qui déversent les touristes par milliers, reste un endroit étrangement proche de ce que Hergé avait dessiné. A descendre le Siq (canyon) à cheval au petit matin, on se surprend à s’imaginer croiser l’Altesse Ben Kalish Ezab, père d’Abdallah le garnement.
L’authenticité règne encore sur la région. Ainsi, dans la première version de l’Or Noir, Hergé dessinait les prémices du conflit israélo-palestinien. Quand nous avons débarqué au mois de juillet 2001, de Haifa à Jaffa et de Tel Aviv à Jérusalem, c’est la même lutte toujours présente. En traversant le souk d’une vieille ville à la recherche d’Oliveira le commerçant, l’ambiance est à la crainte des attentats et des réactions en chaîne.
Tous les regards sont tournés avec angoisse et inquiétude vers le Moyen Orient. Alors qu’habituellement, à cette époque de l’année les vagues de touristes déferlent sur les côtes de la Mer Rouge, à Jérusalem ou à Petra, les affrontements qui opposent Israël et l’Autonomie Palestinienne ont vidé la région de ses visiteurs. Ajoutée à la tension palpable qui règne partout, la difficulté majeure s’est révélée essentiellement dans le contact avec "l’homme de la rue”. Rares sont les personnes qui acceptent d’être filmées. La méfiance vis-à-vis du caméraman semble, hélas, en dire long sur la déprime des gens qui, visiblement, ne voit pas se dessiner d’issue dans la résolution de ce conflit.

http://jeremyrozen.com/files/gimgs/th-23_dvd tintin.jpg